« Quiconque viendra avec la loi Tshiani à l’Assemblée nationale signera son certificat de décès », avait averti Daniel Safu, député national proche de Moïse Katumbi, président du parti politique Ensemble pour la République. Une menace visiblement sans effet, du fait que cette proposition de loi a été déposée au bureau de l’Assemblée Nationale et alignée à la session de mars.
L’ancien candidat à la présidentielle de 2018, Noël Tshiani, encourage les députés nationaux à adopter sa proposition de loi réservant les fonctions de souveraineté aux « Congolais de père et de mère pour éviter des conflits d’intérêt au sommet de l’Etat et protéger la souveraineté nationale.
Ce texte endossé à l’Assemblée nationale par le deputé Nsingi Pululu divise la classe politique. Si certains partisans du président Félix Tshisekedi sont favorables à son adoption par la représentation nationale, à l’opposition, par contre, on le juge « discriminatoire. »
D’aucuns estiment qu’il s’agit d’une initiative visant à écarter particulièrement Moïse Katumbi de la course à la présidentielle.
Daniel Safu, député d’Ensemble pour le changement, avait lancé une menace sévère contre cette proposition de loi. « À l’heure actuelle, l’espoir des congolais c’est Katumbi. Le jour où cette loi sera votée, si c’est à 8h, à 9h ce régime tombe », a-t-il prévenu.
En réaction, le président de la chambre basse du parlement, Christophe Mboso a répliqué à Safu : « Si tu as bouffé l’argent d’autrui c’est ton problème et pas le mien. Moi je ne vis pas dans une maison chinoise ».
Il a fait savoir que « celui qui se reconnaît congolais doit rester calme. Que personne ne fuie. La proposition de loi Tshiani sera inscrite au calendrier et nous allons faire un débat entre congolais. »
Dans le calendrier des travaux de la session ordinaire de mars publié ce lundi, la proposition de la loi relative à la nationalité congolaise est classée 16ème sur la liste.
Selon l’article 24 de la proposition de loi Tshiani, « pour des raisons de loyauté et de fidélité à la nation congolaise, l’exercice de la fonction du président de la République, du président de l’Assemblée nationale et celui du Sénat, n’est réservée qu’aux seuls congolais nés de père et mère. »
Pour la sénatrice Francine Muyumba, la « la question de la Congolité a déjà été vidée de toute substance par la Constitution congolaise».
Senga Butela