De décembre 2021 à novembre 2023, le gouvernement a versé un montant colossal de 1 091 479 898 $ à la CENI pour financer les opérations électorales contre une demande de 1,1 milliard $.
“Comparés aux budgets votés de 711 millions USD, il se dégage un taux d’exécution de 153%, en dépassement de 53,31%”, peut-on lire dans l’enquête du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL).
D’après l’étude, il y a une hausse de 25,1% des dépenses de la Centrale électorale par rapport au dernier cycle électoral qu’avait organisé Corneille Nangaa, devenu un leader politico-militaire. Curieusement, l’autorité électorale déclare de n’avoir reçu que 930 millions $, laissant planer un mystère sur l’utilisation de la somme manquante. Donc, l’écart entre le montant déclaré reçu et celui décaissé par le trésor public est de 161 millions USD.
Selon les conclusions de cette organisation de la société, de nombreux flux financiers sont mouvementés dans des banques commerciales en lieu et place de la Banque centrale du Congo (BCC). Non seulement que cela échappe au contrôle interne, cette pratique est susceptible de favoriser le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. A celà s’ajoute, le surchauffement du marché de change qui entraîne l’inflation.
CENI, l’équipe Kadima a augmenté le nombre d’agents de 57,7%
Les effectifs du personnel permanent de la CENI sont passés de 1 369 en 2020 sous la présidence de Naanga à 3 240 en 2022 après l’entrée en fonction de Kadima. Soit une augmentation de 1871 agents (57,7%). “[…] Il se dégage que les effectifs non reconnus par le trésor public et sur les listings de paie sont évalués à 117 agents rémunérés par la CENI. Ceci entraîne une disparité des salaires pour les agents de même grade. Parfois, les agents de collaboration sont mieux traités que leurs chefs hiérarchiques”.
Pire encore, le personnel politique de la Centrale électorale perçoit des avantages indus en violation du cadre légal. Un paiement irrégulier. “La loi des finances 2021 fixe à 9 000 $ les frais d’installation du président de la CENI, qui a rang d’un ministre et à 8 866 USD pour un membre ayant rang de vice-ministres. Ce qui coûterait 133 137 USD, alors que la CENI a obtenu du gouvernement 2 million $ en décembre 2021”.
Par ailleurs, explique la recherche, la dotation des véhicules aux 15 membres de la CENI, dès leur installation est irrégulière. “Ceci est un indice de détournement de denier public, car cela est non reconnue par l’arrêté fixant le seuil des indemnités des agents publics à l’installation”.
En outre, l’origine des fonds payés à la CENI reste inconnue jusqu’à présent d’après le Centre de recherche en finances publiques et développement local. En 2022, a conclu le CREFDL, le rapport de la reddition des comptes du ministère des Finances ne retrace pas la source de décaissement de 500 millions USD effectué en faveur de la CENI.
Strada