L’affaire opposant Emmanuel Ijoma, un sujet nigérian et le congolais Oscar Mubiay , du reste un conflit parcellaire est encore loin d’être tranchée. En effet, cette affaire dont l’audience a été une fois de plus renvoyée à une semaine, concerne deux sujets, interpellés depuis quelques jours par le Tribunal de Kinshasa Assossa pour un procès. Ce, au sujet d’un bras de fer sur une concession située sur l’avenue Tshuapa dans la Commune de Kinshasa, jusque-là, saisie par les militaires RD-congolais.
Après une quatrième audience sans aboutissement, le clan nigérian, représenté par Prince Onya Tshonam Moneke, président honoraire du comité nigérian, soit de 2003 à 2013 et des Ouest africains de 2004 à 2013, a condamné avec la dernière énergie cet acte, estimant qu’il y a réellement violation des droits de l’homme dans ce dossier. Il plaide par ailleurs auprès des autorités compétentes pour que justice soit faite.
«Le président de la République a toujours prôné la justice. Et nous voulons que justice soit faite. Que celui qui est dans le vrai soit rétabli de ses droits. C’est tout ce que nous demandons dans toutes les audiences, y compris celle d’aujourd’hui. Surtout dans ce dossier, que le ministre de la Justice dont les echos de son travail ne cessent de retentir, puisse intervenir dans ce dossier opposant Emmanuel Ijoma et Oscar Mubiayi. Plus de quatre fois nous sommes en situation directe pour la même cause. Ça se fait où ? Vu que le jugement est déjà sortie, il a fallu s’appuyer sur ce jugement pour avancer. Au moment où je vous parle, la fameuse parcelle prête à être ravie au sujet nigérian est quadrillée par des militaires. La question que je me pose, est celle de savoir, c’est quoi le rôle de ces militaires dans une affaire purement civile ? Ça aussi un autre cas», a-t-il fait savoir.
Et de poursuivre : «C’est désolant. Étant un sujet nigérian, je suis ici au Parquet depuis 9 heures sans rien faire puisque l’audience vient à peine de prendre fin. Vous devriez savoir que nous sommes tous des Bantou. Et la RD-Congo et le Nigeria sont comme un grand frère et son petit. Quelque soit la gravité d’un problème, on fini toujours par trouver une solution. Mais avec ce que je suis entrain de constater, il y a lieu de conclure que les sujets nigérians sont entrain de souffrir ici en RD-Congo. Et Nous ne voulons pas qu’a la longue, qu’il ait des conflits politiques ou diplomatiques. Nous sommes une famille et nous voulons rester dans cette logique. Depuis la prise du pouvoir du président Félix Tshisekedi qui est venu avec son idéologie de construire le pays, les nigérians viennent de plus en plus en RD-Congo pour apporter leur pierre à l’édifice en construisant des maisons. Nombreux font des épargnes et d’autres font des prêts à la banque pour s’acheter des espaces à construire. Nous avons une structure de commerce nigérian et nous engageons aussi des RD-congolais pour travailler. Nous travaillons vraiment dans le calme. Malheureusement il y a certains nationaux qui ne veulent de notre hospitalité ici en RD-Congo. A tout moment nous sommes au coeur des problèmes et des conflits».
Prince Onya a, en outre, condamné cette marginalisation dont les membres de sa communauté sont victimes ce, avant de lancer un SOS auprès des autorités compétentes, afin qu’elles interviennent dans le dossier.
«Cette façon de nous traiter, nous le refusons. Que le gouvernement RD-congolais nous vienne en aide. Peut-être vous pensez que les nigérians sont nombreux ici alors que ce n’est pas le cas», a-t-il dit.
Et de conclure : «Les statistiques en disent long. Nous sommes à un total de 5800 nigérians ici alors qu’au Nigeria, il y a plus de 42.000 RD-congolais qui vivent là-ba calmement et personne ne les dérange allez-y vérifier le nombre au Ministère des affaires étrangères. Alors pourquoi ici nous sommes considérés comme des esclaves ? Je lance un cri d’alarme aux autorités compétentes de nous venir en aide».
RB
