Dans un contexte marqué par des affrontements récurrents et des déplacements massifs, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) poursuit ses efforts pour venir en aide aux populations vulnérables des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ces dernières semaines, des milliers de familles ont bénéficié d’une assistance humanitaire destinée à renforcer leur sécurité alimentaire et économique.
Relancer les moyens de subsistance au Sud-Kivu
Du 5 au 17 septembre, le CICR a apporté un appui significatif à plus de 27 000 personnes dans les localités de Kichula et Mukera, en territoire de Fizi. Cette intervention a concerné 4 565 familles déplacées, retournées et d’accueil, qui ont reçu une aide financière équivalente à 80 dollars américains pour subvenir à leurs besoins alimentaires et essentiels pendant un mois.
En parallèle, 2 000 familles déplacées ont bénéficié d’un kit de biens essentiels de ménage comprenant notamment des couvertures, des nattes, des bâches, des kits de cuisine et des produits d’hygiène pour les femmes. Pour soutenir la relance agricole, 2 000 autres ménages retournés ou d’accueil ont reçu des semences de haricots, de maïs, des boutures de manioc ainsi que des houes.
Cette approche intégrée vise à renforcer la résilience des communautés tout en leur permettant de retrouver une autonomie économique.
Une aide alimentaire pour plus de 56 000 déplacés à Rutshuru
Au Nord-Kivu, les équipes du CICR ont finalisé, le 26 septembre, une vaste opération d’assistance alimentaire dans le territoire de Rutshuru. Pendant deux semaines, 9 444 ménages déplacés, soit environ 56 600 personnes, ont reçu des vivres essentiels dans les localités de Rushege, Rushuvu, Kanaba, Mulimbi et Kabizo, dans le groupement de Tongo.
Chaque ménage a reçu 50 kg de farine de maïs, 25 kg de haricots, 10 litres d’huile végétale et 1 kg de sel iodé — des rations permettant de couvrir les besoins alimentaires d’un mois pour des familles ayant fui les affrontements dans les zones voisines.
« Nous avions fui sans rien emporter. C’était pendant les affrontements. La plupart d’entre nous vit ici dans des conditions déplorables. Le CICR vient de me donner des haricots, de la farine de maïs, de l’huile végétale et du sel. Je vais bien manger pendant un mois, et après on se débrouillera », témoigne Sifa Rachel, 23 ans, déplacée et mère de deux enfants vivant dans une école à Tongo.
Cette assistance vise aussi à réduire les risques auxquels les civils sont exposés lorsqu’ils cherchent de la nourriture dans un contexte d’insécurité persistante.
« Aujourd’hui, nous répondons aux besoins des populations dans une zone où il y a encore des opérations et des affrontements. Nous profitons de chaque fenêtre d’opportunité pour agir rapidement et soulager cette population en détresse », explique Marcel Mbilizi, agent de sécurité économique du CICR au Nord-Kivu.
À travers ces interventions, le CICR réaffirme son engagement aux côtés des populations affectées par les conflits armés dans l’Est de la RDC. Malgré les contraintes sécuritaires et les difficultés logistiques, ses équipes sur le terrain continuent d’apporter un soutien vital à des milliers de familles déplacées ou retournées, afin d’atténuer l’impact humanitaire des violences et de renforcer les capacités de résilience des communautés.
Ariatide BARAKA YISUNGA
