Afriland First Bank et le Clan Kabila au cœur d’un scandale de blanchiment des capitaux (Rapport Affaires risquées de The Sentry)

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Tel un chef de la pègre, le nom de l’ancien président ou celui de son clan seront longtemps associés aux affaires mafieuses et peu recommandables pour un homme de son rang. Et pourtant, l’homme n’a jamais fait l’objet de sanctions tant nationales qu’internationales. Américains comme Européens n’ont pas franchi le pas de l’inscrire sur leurs listes noires respectives.

Néanmoins, ses proches occupent occupent bien les places de choix dans ce palmarès peu flatteur.

Cependant, Joseph Kabila – le président honoraire de la RDC – vient d’être nommément cité dans un recent rapport d’une organisation internationale.

En effet, dans le rapport publié par The Sentry – une organisation americaine d’enquêtes et de politique qui traque le circuit de l’argent sale lié aux criminels de guerre africains et aux profiteurs de guerre transnationaux, Afriland First Bank et le Clan du régime Kabila passent pour les acteurs ayant permis des opérations  » en violation des sanctions de l’Union Européenne, de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et des États-Unis », fait – on savoir dans le rapport.

Tout est parti de la volonté par de deux hommes d’affaires Nord-Coréens à contourner les sanctions qui frappent leur pays. Ils ont réussi à créer en 2018 – avec étonnante facilité qui frise la complicité du pouvoir congolais de l’époque – une entreprise en RDC; dénommée « Congo Aconde ».
Malgré sa jeunesse et son inexpérience, cette entreprise a décroché en RDC des marchés publics, notamment la construction des monuments dans le Haut-Lomami.

 » Trois mois après la création de Congo Aconde, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) du chef de l’État au moment des faits, Joseph Kabila, a publié sur les réseaux sociaux qu’Emmanuel Ramazani Shadary – le dauphin de Kabila aux élections présidentielles de 2018 – s’est rendu en province de Haut-Lomami. Il est à noter que lors de sa tournée à Kamina, capitale de la province, M. Shadary cherchait à sappuyer sur le bilan de ces travaux publics encore en exécution pour brandir ces œuvres au compte « des promesses du chef de l’État à la population de cette partie du pays ». M. Shadary devait ensuite donner un compte-rendu à la direction du PPRD sur l’évolution des travaux. Il s’est entretenu avec le gouverneur de Haut-Lomami à l’époque, Jackson Kalenga Mwenzemi, à un rond-point devant une statue en construction représentant un chef du groupe ethnique auquel Joseph Kabila appartiendrait. M. Kabila aurait ordonné à M. Shadary de visiter le site du projet, selon les médias officiels congolais.

M. Kalenga, associé au bloc électoral Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, a mentionné la même statue lors d’une cérémonie un mois plus tard en posant la première pierre pour un futur monument honorant le père de ce dernier, l’ancien président Laurent-Désiré Kabila. L’Agence congolaise de presse a fait mention dans un article sur la cérémonie d’une société nommée « Congo Akonde », identifiée comme étant sud-coréenne, et indiqué qu’elle construisait la statue que M. Shadary avait visitée et celle représentant le père de Joseph Kabila.

Dans une vidéo de la cérémonie consultée par The Sentry, une personne qui ressemble à M. Pak – l’actionnaire majoritaire de Congo Aconde – est vu aux côtés de M. Kalenga. Celui-ci a souligné ensuite combien le projet présentait une importance pour Kabila fils, avant de remercier « la société Aconde ». Trois articles publiés dans la presse officielle et des déclarations faites par des représentants du gouvernement ont indiqué que les statues dévoilées en janvier 2019 avaient financées à part entière par le gouvernement de la province »,Peut-on lire dans ce rapport de plus de 30 pages.

Le compte en devises de Congo Aconde ouvert à Afriland First Bank a permis à l’entreprise de déplacer ses fonds sur le plan international via la BMCE Bank International; ce qui permet à la Corée du Nord d’accéder au système financier international, en violation au régime des sanctions qui lui sont imposées, note le rapport de The Sentry.

Et de renchérir, « Les programmes de sanctions visant la Corée du Nord tentent principalement d’interrompre son accès au système financier international car les revenus générés à l’étranger peuvent à terme servir à financer son programme d’armes de destruction massive. L’accès aux services bancaires obtenu par Congo Aconde pourrait donc constituer une menace à la paix et a la sécurité internationales plutôt qu’une simple inattention ».

Pendant ce temps, le clan Kabila continuerait à côtoyer Congo Aconde. Le dernier marché reçu par cette entreprise Nord-Coréen est la construction du parc public à Limete 13ème rue dans la ville de Kinshasa; marché obtenu à travers le Gouverneur Gentiny Ngobila. La passation de ce marché dont le coût et les méthodes n’ont pas été révélés au grand public depuis 2019 et les ouvrages non encore érigés jusqu’à ce jour.

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo est donc appelé à renforcer son système de contrôle interne et ses mécanismes de surveillance.

Politiquecd.net

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