RDC : les appels d’offre des blocs pétroliers et gaziers font polémique

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Alors que la RDC compte exploiter tous ses blocs gaziers et pétroliers, les États-Unis demandent le retrait de six blocs pétroliers sans évoquer la vraie raison.

Au cœur du bassin du Congo, la RDC avait donné le ton dès l’ouverture de la “pré-COP27” co-organisée avec l’Egypte. Comme tant d’autres, le pays a de plus en plus de mal à « opérer un choix » entre la lutte contre « l’extrême pauvreté » et la lourde facture à payer pour l’adaptation au changement climatique », si les pays industrialisés ne lui offrent pas « d’alternatives technologiques financières conséquentes ».

En répondant à la demande des États-Unis faite par le canal de John Kerry, envoyé spécial du président Joe Biden pour les questions climatiques, le Chef de l’Etat congolais pense qu’il ne peut pas suspendre les appels d’offres lancés pour les six blocs. «aussi longtemps que pour la RDC, cela ne poserait aucun problème », a-t-il lancé. Pour lui, « ceux qui pensent que ces blocs poseraient problème n’ont qu’à venir faire une contre-expertise », a-t-il lancé en substance.

La vice premier Ministre, ministre de l’Environnement de la RDC, Ève Bazaïba, à la manœuvre depuis des semaines pour piloter cette pré-COP, n’a pas validé à son tour cette idée du retrait de six blocs pétroliers. À l’en croire, il n’y a aucun inconvénient pour la RDC d’exploitater ses blocs gaziers et pétroliers.

Elle a demandé, en marge de la clôture des travaux de la pré-COP, qu’il soit révélé le motif de ce retrait sollicité. « Il faut qu’il y ait une raison », a-t-elle exigé. Pour elle, les études étaient faites avant le lancement du processus. « Nous, nous avons dit que nous avons procédé à toutes les études et ça ne gêne pas ».

La patronne de l’environnement congolais s’est étonnée que cette décision ait fait « inutilement polémique ». Elle se dit être gênée de voir « les partenaires focaliser leur attention sur les six blocs alors qu’il y a 26 blocs ». « Je voudrais plutôt qu’ils puissent demander à leurs investisseurs de venir investir dans les 21 blocs », a-t-elle lancé d’un ton ferme. Elle pense par ailleurs que « si le pays a 21 blocs exploités localement, la population a de l’emploi et il y a une plus-value, les 6 blocs ne nous intéresseraient pas ».

Fin juillet, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi a lancé des appels d’offre pour 30 blocs pétroliers et gaziers, s’attirant les critiques d’organisations de défense de l’environnement. Celles-ci font valoir que l’exploitation pétrolière dans les forêts et tourbières du Bassin du Congo risque de libérer de grandes quantités de carbone.

Certains des blocs pétroliers proposés empiètent directement sur des zones protégées, notamment les parcs nationaux de Virunga et d’Upemba, et sur la plus grande tourbière tropicale du monde, où le forage pourrait libérer jusqu’à 6 milliards de tonnes de carbone, soit plus de 14 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde en 2021.

Senga Butela

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