Comme annoncé, le gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila Mbaka a tenu son meeting populaire vendredi à la place Sainte Thérèse dans la commune de N’djili dans la partie Est de la ville de Kinshasa. Une manifestation haute en couleurs, où le patron de la ville de Kinshasa n’a pas lesigné sur les moyens pour remplir ce lieu éléphantes que, en vue d’éviter le ridicule dans ce territoire longtemps considéré comme le fief de l’opposition. Groupes folkloriques, des comédiens de renom, la mobilisation était grande pour ce grand oral du patron de la capitale.
Dans son adresse aux kinoises et kinois venus l’entendre ou mieux venu remplir ce grand espace en plein air, celui qui, il y a peu était très proche du Front Commun pour le Congo de Joseph Kabila et qui a changé depuis le fusil d’épaule, s’est, sans surprise présenté comme le serviteur du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi.
L’autorité urbaine de Kinshasa a affirmé avoir adhéré à l’Union Sacrée pour apporter son appui à la vision du président de la République, avant de déclarer qu’il servira Félix Tshisekedi jusqu’à la fin, non pas comme un simple serviteur, mais beaucoup plus comme « un fils sert son père ». Pour Ngobila, il peut arriver que le serviteur trahisse son maître, mais jamais le fils. Des mots forts, lesquels pourraient, s’ils étaient sincères, traduire une loyauté inouïe. Mais pour des avertis, ce ne sont que des propos flatteurs qui visent à s’attirer la sympathie du chef, surtout quand on sais les critiques qui déferlent sur Ngobila en rapport avec la gestion de la capitale.
On le sait, beaucoup au sein de l’opinion, n’apprécient pas ce que fait Ngobila notamment avec sa fameuse campagne « Kinshasa Bopeto », décidément passée à côté de la plaque, la décision impopulaire de la fermeture du grand marché de Kinshasa dont les travaux n’ont jamais débuté plus d’un an après et bien d’autres décisions, qui ni plus ni moins énervent les sensibilités. Hormis la sortie médiatique des députés nationaux élus de la ville de Kinshasa parmi lesquels le premier vice-président de l’Assemblée nationale l’honorable Jean-Marc Kabund-a-Kabund qui a, sans détour critiqué la gestion de la capitale qui n’est plus « Kinshasa la belle », mais plutôt un temple de l’insalubrité, la gestion de la ville – capitale est ciblée par le tout puissant Jules Alingete, l’inspecteur général des finances. D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, ce dernier avait invité Ngobila dans son cabinet de travail en vue de lui faire rapport des résultats des enquêtes menées à l’Hôtel de ville de Kinshasa. On est encore loin de parler d’une gestion financière catastrophique, mais on ne voit pas comment cela pourrait être « clean », au regard des faits palpables. Une semaine après, d’aucuns se demandent en effet, si ce n’est pas le travail de l’IGF qui aurait précipité le meeting de N’Djili.
Cela n’est plus un secret pour personne, le Camp Fatshi veut prendre le contrôle de la stratégique Kinshasa et pas question de la laisser entre le mains d’un homme qu’on ne maîtrise pas assez, même s’il a fait une reconversion publique. Au sein de la famille présidentielle certains noms sont déjà cités et on entend voir si ces mots doux de Gentiny Ngobila Mbaka de la place sainte Thérèse réussiront à fléchir les cœurs visiblement tournés contre lui.
Germain Coucou Diantama
