La rentrée parlementaire de septembre a été marquée par un discours incisif et empreint de gravité du président du Sénat, Sama Lukonde. Devant les sénateurs réunis, il a rappelé les défis sécuritaires, politiques et sociaux auxquels la République démocratique du Congo est confrontés, tout en appelant à une action concertée pour assurer la souveraineté et le développement du pays.
Dès l’entame de son discours, Sama Lukonde a dénoncé ce qu’il a qualifié de « complot international » contre la RDC, qui se traduit par des ingérences étrangères, motivées par les richesses du pays. « Depuis son accession à l’indépendance, notre pays est la cible d’un complot international nourri par les richesses inestimables que regorgent notre sol et sous-sol », a-t-il déclaré, insistant sur l’implication de certaines multinationales et de pays voisins. Selon lui, ces acteurs extérieurs apportent un soutien militaire et logistique aux groupes armés, alimentant ainsi l’insécurité dans les régions touchées par les conflits.
Ces ingérences, a-t-il souligné, constituent une « violation flagrante de notre souveraineté, et donc une menace à la paix et à la stabilité ». Il a ainsi exhorté la communauté internationale à prendre des « mesures concrètes » pour stopper cette influence néfaste, appelant à des sanctions sévères contre les responsables des crimes d’agression, des guerres, et des génocides commis sur le territoire congolais.
Sama Lukonde a également mis l’accent sur la nécessité pour le Parlement congolais de disposer de son propre siège. Rappelant que le Palais du Peuple, utilisé actuellement, est une solution provisoire en place depuis plus de 30 ans, il a exhorté les sénateurs à prendre des mesures pour doter le pays d’un siège parlementaire digne de ce nom. « Nous devons projeter pendant notre législature l’idée de doter le Parlement d’un siège propre à lui », a-t-il affirmé. Selon lui, cette initiative est essentielle pour garantir l’héritage institutionnel du pouvoir législatif aux générations futures. Il a par ailleurs appelé les sénateurs, en tant qu’autorité budgétaire, à veiller à ce que ce projet soit inscrit dans les priorités nationales.
-Justice et réconciliation-
Le président du Sénat a salué les récentes avancées dans le domaine de la justice, particulièrement les condamnations des rebelles du M23 et des membres de l’AFC, impliqués dans des actions violentes contre l’État congolais. Il a également mentionné les assaillants ayant tenté un coup d’État le 19 mai 2024, assurant que justice serait rendue pour les crimes commis. « Nous devons nous assurer que ces individus qui ont causé des souffrances pénibles à la population répondent réellement de leurs actes », a-t-il déclaré. Ce message reflète la volonté des autorités de renforcer l’État de droit en RDC, en poursuivant les criminels et en les traduisant devant les tribunaux.
Strada