Lors de sa dernière sortie médiatique, Olivier Kamitatu a consacré plus de temps à souiller Jean-Pierre Bemba et le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, sachant très bien qu’ils n’ont pas le moindre temps à perdre ni l’énergie à gaspiller pour des querelles de mandarins. Félix Tshisekedi et Jean-Pierre Bemba au service de l’intérêt du peuple Congolais, sont des aigles qui volent très haut que la bave du crapaud ne saurait les atteindre !
Cependant, après mûre réflexion, j’ai décidé de renvoyer l’ascenseur de l’insolence à ce bâtard qui espère noyer son opprobre congénital dans l’océan de sa logorrhée. Par un savant amalgame dont il est coutumier, il a vainement tenté de désorienter l’opinion publique, mais personne n’a mordu à son hameçon.
La sortie médiatique de ce monsieur qui porte le nom du beau-père que celui de son géniteur, chez le youtubeur « djaleliste » Peter Tiani, a montré la fonte de la personnalité du porte-parole de Moïse Katumbi. Affaibli psychologiquement, l’homme est en proie au trouble de stress post-traumatique consécutif certainement au cuisant échec subi aux dernières élections. Recevoir un tel coup puissant en plein visage en plus de la fragilité émotionnelle liée au fait qu’on est le produit d’une infidélité conjugale est déstabilisant.
Olivier Kamitatu est visiblement dans la démence et celle-ci le fragilise émotionnellement. C’est ainsi qu’il va jusqu’à s’attaquer au Président de la République, Félix Tshisekedi, mais aussi à son ancien patron Jean-Pierre Bemba. Et dans son interview, Olivier Kamitatu accuse Félix Tshisekedi et Jean-Pierre Bemba de vouloir créer une société identitaire en République démocratique du Congo (RDC).
« Jean-Pierre Bemba et Félix Tshisekedi veulent créer une société identitaire (…) aujourd’hui », ajoutant au passage que « Moïse Katumbi serait le fils, l’arrière-arrière-petit-fils de M’siri, dont la mère est de lignée royale ; et Jean-Pierre Bemba vient dire : il n’est pas Congolais. Vous créez une société identitaire et le pire sur le mensonge… »
N’empêche, plusieurs années durant, sous la deuxième république, les Congolais ont vécu dans un dialogue et une interaction entre les différentes communautés (interculturalisme) sur la base d’une identité nationale forte : Zaïroise. Ce n’est qu’après le départ du Maréchal Mobutu en 1997 que le rwandais Paul Kagame, sur base d’une crise identitaire, a mené la guerre contre le pouvoir au Rwanda, en transposant ce problème en République démocratique du Congo, pour justifier son fond de commerce de génocide, en commettant un contre-génocide contre les Burundais mais surtout contre le Congolais, se livrant au passage aux pillages des ressources de la RDC, sous un faux prétexte de la marginalisation des « Banyamulenge ».
Aujourd’hui, refusant d’avaler la pilule de la défaite électorale cuisante, administrée par Félix Tshisekedi et ses partenaires de l’Union Sacrée au nombre desquels Jean-Pierre Bemba qui a assené politiquement le coup fatal à Moïse Katumbi ; Olivier Kamitatu a cru bon d’emprunter à Paul Kagame et au M23 le discours identitaire, devenant ainsi la caisse de résonance de Kigali à Kinshasa.
Face à la situation d’agression et du complot international visant la balkanisation de la République Démocratique du Congo, le citoyen Congolais a besoin de connaître ses potentiels dirigeants afin de s’assurer que celui sur lequel il va jeter son dévolu sera en mesure de défendre loyalement la patrie et de se battre pour les intérêts Congolais. Et dans ce monde qui se globalise, il est impérieux pour une Nation avec des institutions faibles comme la nôtre, que le peuple identifie clairement un individu par les statuts, les codes, les attributs qu’il partage avec les autres membres de la communauté : c’est l’identité sociale. Et les caractéristiques de l’identité sociale ne sont pas toujours déterminées par l’individu ( Jean-Pierre Bemba, Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi, Martin Fayulu ou dautres soient-ils), mais plus souvent prescrites par la société comme moyen de reconnaissance, d’identification de l’extérieur. Cette volonté est d’ailleurs coulée en lettre d’or dans notre loi fondamentale, sans que personne s’en émeuve. Et d’ailleurs, il ne viendrait à l’esprit de quiconque d’accuser les États-Unis d’Amérique de procéder à la catégorisation de ses citoyens au motif que sa constitution réserve exclusivement l’accès à la magistrature suprême à ceux qui ont vu le jour sur le territoire américain.
À l’ère de la mondialisation, avec l’immigration, l’identité est dynamique et ce dynamisme a contraint plusieurs nations à différencier l’identité sociale de l’identité culturelle, sans jamais dissocier l’identité sociale de l’identité personnelle. Loin d’administrer des leçons sur l’identité à un érudit comme M. Kamitatu Olivier, je réalise qu’il baigne dans la démence.
Alors qu’il était gouverneur du Grand Katanga, la province la plus riche et productrice du pays, une situation qui lui offrait toutes les raisons pour se sentir fièrement Congolais, monsieur Katumbi – son actuel patron – circulait dans le monde avec un passeport diplomatique zambien, détenant concurremment un passeport diplomatique Congolais, en sa qualité de Gouverneur. Ni Jean-Pierre Bemba ni Félix Tshisekedi ne lui ont demandé de se présenter ainsi à l’époque.
Henri Tajfel a développé dans les années 1970 la théorie de l’identité sociale selon laquelle les individus essaient de se créer une identité sociale positive et favorise le groupe auquel ils appartiennent et le considère comme meilleur que les autres groupes. Moïse Katumbi, en dénigrant son passeport diplomatique Congolais en tant que Gouverneur de la province du Katanga, s’est-il reconnu comme Congolais en usant, favorisant son passeport diplomatique zambien ? L’identité sociale ne peut être dissociée de l’identité personnelle.
Conscient du complot international de balkanisation de notre pays, de l’infiltration de nos forces de défense et de sécurité, blessé par la gestion calamiteuse et l’influence du Tutsi power lors du régime Kabila, le peuple Congolais est loin d’accepter un dirigeant à l’identité sociale et culturelle aux antipodes de ses aspirations : recouvrir sa dignité, vivre dans la paix et la prospérité. Voilà les raisons de l’échec électoral de son leader, au-delà de l’impopularité et du manque de leadership de son nouveau patron, Moïse Katumbi.
Félix Tshisekedi et Jean-Pierre Bemba – l’un muluba et l’autre mungala – n’ont rien mis en place pour inclure l’identité sociale comme mode de gouvernance. L’accusation de M Olivier Kamitatu révèle donc sa complicité par abstention à la guerre d’agression qui ronge notre pays et une volonté délibérée d’être la caisse de résonnance du pouvoir de Kigali.
Dans les sociétés occidentales, profondément transformées par l’immigration depuis la seconde moitié du XXème siècle, plusieurs ont perçu dans ces dernières une menace à la cohésion nationale et sociale. Cette situation a engendré une crise identitaire en Occident, remettant en question les fondements du « vivre-ensemble ». Et pour preuve, la France, sous Nicolas Sarkozy, a mis en place un grand débat sur l’identité nationale jusqu’au point de créer en mai 2007 le ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire avec un budget de 538,3 millions d’euros en 2009. Alors, penser que la RDC n’a pas le droit de le faire face aux menaces qui guettent la nation est utopique.
Monsieur Olivier Kamitatu accuse l’homme (Jean-Pierre Bemba) qui l’a socialement et politiquement forgé d’avoir tenu des propos mensongers, xénophobes et racistes à charge de son patron, Moïse Katumbi. Laissez-moi lui dire que la loi lui donne le droit de porter plainte contre, s’il est lésé. Et jusqu’à ce jour, aucune plainte n’a été déposée contre Bemba Gombo ni par son patron ou les services sous sa représentation. Par ailleurs, aucun démenti n’a été apporté par leurs services aux préoccupations de la population Congolaise, sortie de la bouche de Jean-Pierre Bemba. Où serait le mensonge ? La xénophobie ? Le racisme ?
En outre, Olivier Kamitatu présente la situation d’agression de notre pays comme l’affaire exclusive de l’individu Bemba, « …il ferait mieux de s’occuper de son dossier dans lequel, il est en train de patauger, qui est la grande reconquête de nos espaces à l’Est du pays ». Voilà des propos qui traduisent une complicité présumée entre les dirigeants de son parti et le pouvoir de Kigali. L’arrestation du Conseiller spécial de Moïse Katumbi, Salomon Kalonda et ses contacts quotidiens avec les dirigeants des terroristes du M23, trouve donc justification. Dans sa démence, il est devenu plus qu’une caisse de résonance du régime génocidaire rwandais. La guerre d’agression de notre pays n’est donc pas un problème pour Moise Katumbi et son parti politique.
À monsieur Olivier Kamitatu, je veux dire que je me rappelle encore de ces paroles de Maître Roger Nimy, d’heureuse mémoire, à Gbadolite à la rédaction de Radio Liberté : » Quand je dis à votre frère (ndlr Jean-Pierre Bemba) qu’il nous fait trop confiance alors qu’il devrait vous promouvoir… ». C’est cette même personne qui vous a fait confiance et malgré qu’il fût déjà au courant de votre trahison, lors des différentes négociations du processus de paix en RDC entre 2000-2003 que vous accusez de vouloir établir au Congo une société identitaire ? Il vous aurait déjà pendu, la seule sentence réservée aux traîtres dans une période de guerre. Au lieu de cela, il a fait de vous le Président de l’Assemblée nationale de la transition.
Les Forces armées de la République Démocratique du Congo sont en pleine réorganisation et montent en puissance. Nul besoin de vanter ces avancées enregistrées au sein de l’armée. Seul contre tous, notre armée récupère et défend nos terres ancestrales.
Alain St. Bwembia